Quelques jours avant mes 28 ans, Dieu a touché mon coeur à travers ces paroles:
Car Dieu lui-même a dit : « Je ne te délaisserai point et je ne t’abandonnerai jamais ».
Hébreux 13:5
Moi, qui voyais la mort comme la solution à mes problèmes, j’ai alors réalisé que Dieu avait toujours été à mes côtés, même dans les moments les plus sombres de ma vie. Quelques semaines plus tard, je suis devenue disciple de Jésus-Christ.
Peu après, j’ai souhaité retrouver ma famille biologique. Adoptée à l’âge de 7 mois et demi par une famille française, j’ai grandi sans désir de connaître mes origines. J’ai sans doute fait un rejet ou déni de mes racines coréennes à cause de l’éducation que j’ai reçue. Je me voyais « blanche » et je ne pensais pas avoir de problème d’identité.
J’ai donc envoyé un email à l’agence d’adoption en Corée par laquelle j’avais été envoyée en France. Et à ma grande surprise, alors que les réponses prennent généralement beaucoup de temps, la mienne est arrivée au bout de cinq jours! Il était écrit que, depuis 1987, mon père biologique venait régulièrement à l’agence chercher de mes nouvelles, et chaque fois, il leur racontait mon histoire: ma mère biologique est décédée deux semaines après ma naissance, suite à un accouchement compliqué. Après cela, il m’a laissée à l’agence pour être adoptée, parce qu’il ne pouvait pas prendre soin de lui-même. J’ai alors appris que j’avais deux soeurs, et, encore plus surprenant, j’ai lu ces lignes: « Votre père biologique est devenu pasteur en 1994. ».
J’avais un père pasteur en Corée! J’ai dû m’y reprendre plusieurs fois pour comprendre et digérer cette phrase. Elle peut paraître insignifiante pour beaucoup, mais certainement pas me concernant. Avant de devenir chrétienne quelques temps plus tôt, je savais à peine ce qu’était un pasteur!
Une correspondance par email a alors commencé, et un jour j’ai reçu ces mots de sa part:
C’était dingue pour moi de lire ces lignes. Sa foi paraissait sincère, et moi qui étais toute jeune dans la foi, j’ai reçu son message comme si Dieu me parlait directement. Je n’étais pas au bout de mes surprises. Il m’a fallu deux ans pour avoir le courage de rencontrer ma famille biologique en Corée, et découvrir une partie de mon histoire (car il me manquera toujours des pièces).
Lorsque mon père biologique m’a rencontré pour la première fois, il s’est mis à genoux pour remercier le Seigneur d’avoir la joie de me revoir. J’ai appris que 6 ans plus tôt, il avait fait des recherches en passant par l’Armée du Salut, organisme connu pour avoir des connexions partout dans le monde et facilitant ainsi la recherche de personnes dites « disparues ». L’Armée du Salut coréenne envoyé un premier courrier à son homologue française et très vite, on remonta jusqu’à moi. J’ai pu avoir la copie entière des correspondances par fax de l’époque.
C’est alors que j’ai su qu’un grain de sable, et pas des moindres, a court-circuité ses recherches durant cette période. Ma mère adoptive, qui m’avait élevée comme si j’étais sortie de son utérus, reçut un jour un courrier qui la pétrifia de terreur: mon père biologique était à ma recherche et il souhaitait avoir de mes nouvelles! Prise de panique, elle répondit anonymement à ses deux lettres sans m’en parler. Je n’étais pourtant plus une enfant, j’avais déjà 25 ou 26 ans. Même mon père adoptif n’était pas au courant.
Voilà ce que je retiens des lettres de ma mère:
Les courriers qui ont suivi entre l’Armée du Salut de Corée et de France disaient ceci:
La mère adoptive a encouragé Mr Kim à prier (…). Nous croyons que Dieu exauce nos prières, et allons prier pour que cette jeune femme ait bientôt le désir de connaître sa famille d’origine sans que ceci cause de problèmes pour sa famille adoptive.
Pour des raisons de santé, mon père biologique ne reçut la dernière lettre de ma mère que 3 ans plus tard. Il redoubla de prière pour que j’entre en contact avec lui, ce qui fut exaucé un an plus tard.
Lorsque j’ai rencontré mon père biologique, j’ai été touchée profondément par l’homme brisé, repenti et sauvé par Christ. Il avait très mal vécu le fait de m’avoir abandonnée et s’est tourné vers Dieu un an après l’abandon. Sa marche avec le Seigneur fut loin d’être parfaite, alcoolique et séducteur. Ce que n’est que sur la fin de sa vie qu’il marcha véritablement avec le Seigneur. Pour autant, je suis la seule de ses filles à connaître Jésus, c’est même moi qui ai annoncé l’Évangile à mes soeurs, qui pour l’instant n’y sont pas vraiment ouvertes.
Cette histoire paraît dingue, je le sais. Mais si j’ose le dire, toute ma vie est dingue d’ailleurs! Je pourrais en écrire un livre, le Seigneur répondu a répondu à d’innombrables de prières. J’espère que mon histoire vous encouragera à persévérer dans la prière. On peut parler de coïncidences, on peut refuser de croire à l’existence de Dieu, mais on ne peut pas remettre en question des faits qui ont bel et bien existé.
Que le Seigneur illumine les yeux de vos coeurs, comme le supplie David dans le Psaume 13 ou Paul dans sa lettre aux Éphésiens 1. Et vous verrez s’accomplir des miracles auxquels vous ne vous attendez absolument pas, mais qui rendront infiniment gloire à Dieu.
Elisa Noël