Article de Neil O’ Boyle, directeur de YFC UK
« J’ai beaucoup aimé ce que vous avez dit. »
La dame avait environ 80 ans, elle était gentille avec moi alors que je venais de prêcher.
« Mais c’est trop tard pour moi ! »
J’avais l’impression de savoir ce qu’elle voulait dire, mais je voulais être sûr :
– « Qu’est-ce que vous voulez dire ? »
– « Je suis trop vieille pour être utile ».
J’avais déjà entendu ce commentaire.
À ce moment-là, j’avais envie de lui parler de l’un de nos clubs d’accueil les plus difficiles, un club où les jeunes sont fouillés à l’entrée à la recherche de couteaux et de drogues. Ces deux produits sont couramment trouvés sur des jeunes de 11 et 12 ans, sans parler des plus âgés. Le club est très animé, il y a beaucoup de bruit, une énergie débordante, une bagarre de temps en temps, un couple dans le coin à qui l’on demande de s’abstenir de comportements inappropriés (ndt : en Angleterre, Jeunesse pour Christ propose un accueil et des activités à de nombreux jeunes via des « maisons de quartier »).
Pourtant, au milieu de ce club est assise une dame, âgée d’environ de plus de 80 ans. Personne ne m’a parlé d’elle lors de ma visite. Je ne me suis pas renseigné, mais j’ai observé. Toute la soirée, des jeunes s’approchaient d’elle. Leur comportement envers elle était doux, respectueux et calme. Ils s’asseyaient et discutaient, puis passaient à autre chose. Ils étaient suivis par d’autres adolescents qui faisaient de même.
À la fin du club, j’ai demandé ce qui se passait avec la bénévole la plus âgée, et la réponse m’est restée en tête. « C’est Dorothy. Elle s’assoit au milieu du club et prie. La plupart des jeunes parlent à Dorothy à un moment ou à un autre de la soirée. »
Curieux, j’ai demandé pourquoi.
« La majorité de ces jeunes n’ont pas de grands-parents dans leur vie, certains sont pris en charge par la protection de l’enfance, et d’autres ont à peine des parents autour d’eux. Dorothy est ici chaque semaine. Elle ne se souvient pas de tous leurs noms, mais elle peut leur sourire, leur demander comment ils vont, discuter avec eux et même prier pour eux ».
J’ai quitté cette soirée en réalisant que dans cette salle, l’animatrice la plus efficace sur le plan relationnel était Dorothy, âgée de 85 ans.
Je n’ai pas raconté cette histoire à la dame qui m’a parlé après le culte, mais j’ai plutôt dit : « Il y a quelque chose que vous pouvez faire. C’est la chose la plus puissante qui soit. Vous pouvez prier ! »
Elle a souri et a dit : « Oui, ça je peux faire ! »
L’année dernière, j’ai visité une église dont le ministère auprès des jeunes était florissant, et je leur ai demandé quelle était la clé de leur succès : la prière.
Lorsque j’ai insisté, ils m’ont dit que pendant des années, ils n’avaient pas de jeunes du tout. 3 personnes se sont engagées à prier chaque semaine pour que des jeunes rejoignent l’église. Une année s’est écoulée et il n’y avait pas de jeunes. Ils ont continué à se réunir, 3 ans ont passé, puis 5, 10, 15 ! Après 20 ans de réunions hebdomadaires pour prier, un jeune a finalement franchi les portes de l’église, suivi d’un autre, puis d’un autre, et aujourd’hui, l’église possède l’un des plus grands ministères de la jeunesse du pays.
Alors que nous cherchons à donner les moyens à des milliers d’églises de s’engager auprès des jeunes de leurs communautés, quoi qu’il arrive, si elles veulent travailler avec des jeunes « non-atteints » par l’Evangile, il faudra commencer par prier pour que cela porte du fruit.
Ne pensons pas à la prière après-coup, mais qu’elle soit notre point de départ.