Article de Prisca Raoilison
L’une des choses qui me surprendra toujours lorsque Jésus vivait sur terre, c’est sa fervente, et presque étonnante, vie de prière. Jésus-Christ est Dieu (Jean 1). Il sait tout, il connaît tout. Pourtant, Jésus priait le Père.
Presque à la toute fin de l’Évangile de Jean se trouve l’un de mes passages préférés de la Bible, si ce n’est mon préféré : Jean 17. Il s’agit de la dernière prière de Jésus, celle avant qu’il aille mourir à la croix.
Quels étaient les derniers mots de Jésus ? Quelle était cette dernière prière à Dieu ? Et surtout, comment cette prière peut-elle faire écho à nos propres prières ?
I. La prière de Jésus-Christ : son cœur pour les âmes
De son temps sur terre : Jésus a tout bouleversé. Des signes, des prodiges, des miracles, de la joie, de l’amour, de l’espoir… Des réalités tant saisissantes alors que l’on se plonge au cœur des quatre Évangiles — voire de l’entièreté — de la Bible !
Sa dernière prière adressée au Père , à la fin de sa courte vie sur terre, semble être ainsi lourde de sens. Elle révèle les réelles motivations et les réels intérêts de sa venue ici-bas : nous.
Tout, absolument tout a été accompli pour nous. Dieu s’est fait chair, il s’est fait homme ; « il s’est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur » (Philippiens 2:7) ; il s’est chargé de nos douleurs (Esaïe 53) ; et a souffert le bois du calvaire pour nous.
Jésus-Christ fut le seul être né sur terre avec pour but ultime de mourir pour nous (Esaïe 53:6 ; 2 Corinthiens 5:21) ! Quelle grâce. Ça fait maintenant presque 20 ans que j’ai rencontré Jésus personnellement, et réaliser et saisir tout ce qu’il a accompli et sacrifié pour moi ne peut m’empêcher de vouloir vivre pleinement ma vie pour lui !
Il y a quelques années de ça, au sein de mon église locale, l’on m’avait nommée responsable d’un petit groupe de jeunes. Je dois l’avouer, dès la genèse de ce groupe, je ne pensais qu’à moi. Je ne pensais qu’à mon propre intérêt. Je me demandais comment pouvais-je grandir spirituellement, et plus encore, comment pouvais-je grandir dans mon leadership.
Je me servais des intérêts des jeunes sous ma responsabilité, pour accroître mes propres intérêts. Et ce n’était finalement que pression et frustration que je m’infligeais à moi-même…
Pourtant, le Saint-Esprit, au travers de différentes discussions et de méditations, me ramena à bon port en me rappelant que ce n’est pas moi que je sers, ce sont les autres !
J’ai alors progressivement arrêté de prier uniquement pour mon propre épanouissement en tant que leader, et je commençai davantage à prier pour l’épanouissement des brebis qui m’étaient confiées.
7 années plus tard, je suis tellement heureuse de voir les disciples que la plupart de ces jeunes sont devenus et continuent de devenir jour après jour, gardant leur ancrage au rocher de leur vie, Jésus-Christ !
Car si Jésus vit en moi, si toute mon identité, tout ce que je suis, tous mes rêves sont fondés en lui, je veux vivre pour lui, et faire battre mon cœur au rythme de ce qui fait battre le sien : les âmes.
Que sa prière pour les âmes devienne mienne.
II. La prière de Jésus-Christ : son cœur pour le monde
C’est une chose de prendre soin des âmes déjà dans la bergerie, c’en est une autre d’aller chercher celles perdues loin de la bergerie (Luc 15).
Après leur avoir fait connaître le Père (Jean 17:6), Jésus envoya les disciples dans le monde (Matthieu 28:19 ; Actes 1:8). C’est désormais à leur tour de faire connaître Christ aux personnes qui ne le connaissent pas encore.
Pour une raison qui lui appartient, Dieu a choisi de collaborer avec nous dans l’accomplissement de cette grande commission. Dieu nous responsabilise. Il nous équipe, nous donne autorité (Marc 16:15 – 20) et nous mandate pour une mission : être ses témoins. Témoigner de qui il est et de ce qu’il a fait dans nos vies à ceux et celles restés dans l’ignorance.
Je pense que la vie n’est pas simplement à propos de nous, de nos ambitions et de nos propres rêves. Nous avons ce privilège de connaître le plus beau des trésors, de posséder cette belle perle de grande valeur (Matthieu 13:44 – 46). Ambassadeurs et citoyens du ciel (2 Corinthiens 5), il est désormais de notre responsabilité de faire connaître ce trésor que l’on porte en nous-mêmes : Jésus-Christ (2 Corinthiens 4:7) !
Il y a quelques jours, alors que j’étais au travail me rendant à la machine à café, je croise une collègue. Dès qu’elle me vit arriver, elle s’exclama : « Oh ! Le rayon de soleil vient d’arriver ! ». C’était très flatteur, mais également très déroutant ! Nous avions eu très peu d’occasion d’échanger toutes les deux, et d’en apprendre finalement l’une sur l’autre.
Mais elle le voyait. Je suis convaincue qu’elle voyait ce trésor en moi. Ce n’est pas un simple sourire que j’arbore chaque jour au travail, c’est la joie du Seigneur ! La joie de connaître mon Sauveur, la plus belle chose qui me soit arrivée de toute ma vie.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de lui parler directement de Jésus, mais je ne veux pas négliger cette graine déjà semée (1 Corinthiens 3:6) qui pourrait, in fine, lui faire connaître le Sauveur de sa vie.
Nous le comprenons lorsque nous lisons la prière de Jésus : son désir, c’est que tous puissent connaître son amour, sa paix, sa joie, et finalement, lui, sa personne, qui il est.
Que sa prière pour le monde devienne mienne.
III. La prière de Jésus-Christ : son cœur pour la divine unité
Une des plus belles choses que l’Esprit m’a révélée alors que je parcourais les Ecritures, c’est que l’un des plus grands désirs de Dieu est de former une famille. Toutes les pages de la Bible démontrent un tel amour pour son peuple, pour sa création. L’amour d’un Père.
Non seulement le sacrifice de Jésus nous permet d’être pardonné, mais il permet aussi de renouveler complètement notre identité en tant qu’enfant de Dieu (Jean 1:12 – 13).
Alors que l’on arrive au terme de cette courte observation de la dernière prière de Jésus en Jean 17, il devient presque évident que l’on entre au-dedans d’une profonde intimité, celle entre un Père et un Fils.
Et plus qu’une intimité, c’est d’une unité et d’une communion dont nous sommes témoins. Ils ne sont pas seulement proches, ils sont un.
En exprimant cette particulière unité, Jésus prie que nous puissions aussi, en devenant enfants de Dieu, devenir un avec eux. Dieu en Jésus, Jésus en Dieu, Jésus en nous (Galates 2:20 ; Ephésiens 2:21).
Dieu ne nous a pas demandé notre avis : une fois nés de nouveau, nous entrons dans la famille de Dieu, et par conséquent, nous avons des frères et sœurs en Christ !
Aujourd’hui, je prie que l’on puisse vivre et expérimenter cette divine réalité : être un en Christ et un en tant qu’Eglise — avec un grand E —, n’est-ce pas le désir de Dieu ?
Que sa prière pour l’unité devienne mienne.
Jean 17 est l’un de mes grands passages préférés de la Bible. Il nous donne en quelque sorte accès au cœur de Dieu. C’est aussi dans ce chapitre que se trouve un verset cher à mon cœur :
Dieu envoya son Fils Jésus pour que nous ayons la vie éternelle (Jean 3:16), et ce verset ci-dessus semble nous révéler quelque chose de profondément essentiel : la vie éternelle consiste à connaître Dieu.
Que cela puisse être notre prière : connaître véritablement Dieu au travers de Jésus-Christ (Jean 14:6) ! Que nous ne puissions pas seulement nous contenter de connaissances sur Dieu, mais que nous puissions le connaître réellement. Avoir une vraie et authentique relation d’amour avec Christ, comme il l’avait avec le Père !
C’est ma prière pour nous, pour les jeunes, pour l’Eglise et pour tous ceux et celles qui ne le connaissent pas encore.
Que la prière de Jésus-Christ devienne nôtre.
C’est après avoir constaté le triste manque de connaissance des Ecritures, notamment chez les jeunes, que Prisca créa son blog « Revenons à la Bible ». Des thèmes fondamentaux comme la croix, la sanctification ou encore le Saint-Esprit y sont décortiqués dans de courts articles simples et accessibles, pour donner toujours plus envie aux lecteurs de se plonger dans la Parole de Dieu.
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