À l’ère de la digitalisation, il me semble discerner en moi-même un conflit grandissant entre la recherche d’une gratification immédiate produite par des « bonnes actions accomplies dans le monde numérique », et la satisfaction peut-être moins instantanée (mais ô combien plus profonde) qui découle d’une discipline de vie de prière, de moments réguliers passés avec Dieu dans « le lieu secret ».
Il n’y a rien de mal à poster de belles photos sur Facebook pour remercier des donateurs d’avoir permis à un événement de se produire.
Il n’y a rien de mal à créer de chouettes stories sur Instagram pour appeler à rejoindre un projet missionnaire.
Il n’y a rien de mal à publier des vidéos sur YouTube pour annoncer l’Évangile à une génération dont c’est l’un des principaux outils d’information.
Il n’y a rien de mal à partager des textes sur un blog pour mobiliser ses lecteurs à rejoindre une noble cause (comme par exemple intercéder pour les jeunes! 😁🤫🤪).
Mais soyons honnêtes (en tout cas je vais essayer de l’être): la tentation est grande de délaisser « un peu » la prière afin de mesurer l’impact de nos « bonnes actions numériques » par la consultation du nombre de vues, de likes, de retweets, d’abonnés, et que sais-je encore…
En comparaison, les temps passés dans « le lieu secret » à intercéder pour un proche en difficulté ou à tenter de discerner la réponse de Dieu concernant une situation donnée peuvent sembler moins fructueux, à vue humaine (et limitée!).
Mais en succombant à la tentation mentionnée plus haut, je vais chercher à satisfaire l’ego de la faible et minuscule créature que je suis, au lieu de rechercher la gloire éternelle de mon Créateur tout-puissant.
Prier dans le « lieu secret » ne va pas accroître ma popularité.
Prier dans le « lieu secret » ne va pas engendrer de nouveaux « likes » sur mes différentes pages.
Mais prier va m’amener à prendre davantage conscience que je suis collaboratrice avec Dieu (quelle grâce!) dans la réalisation de ces objectifs que visent mes « bonnes actions numériques » : la propagation de l’Evangile, l’appel à la générosité et à l’engagement qui serviront à l’expansion de son Royaume, la célébration de sa gloire.
Alors prier vs publier? Je ne pense pas que les deux s’opposent. Mais cette parole de Jésus m’encourage à discerner le « meilleur » du « bon »:
La prière ne m’apportera peut-être pas de gratification immédiate, mais Jésus affirme que mon Père céleste sera toujours au rendez-vous dans mes temps de prière. Et ces moments passés dans l’intimité divine seront riches de récompenses, qu’elles soient palpables et visibles déjà ici-bas, ou offertes et savourées bientôt là-haut.
Anne Herrenschmidt Kohler