Il y a 11 ans, à la Rochelle, lors d’un camp d’évangélisation Plage Station.
Extrait du livre « Grains de sable »
Incroyable, mais vrai, je n’avais encore jamais eu l’occasion de m’essayer à l’atelier des marionnettes, malgré de nombreuses participations à Plage Station. J’y ai pris beaucoup de plaisir, malgré les courbatures dans le bras et le poignet :).
Un soir, alors que les jeunes enchaînaient brillamment les différents numéros de notre spectacle de rue, j’étais derrière le castelet, à ma place, prête à faire pointer le bout du nez de ma marionnette dès que ce serait son tour.
Je savais que Philippe, l’un des jeunes, allait bientôt donner son témoignage au micro et interpeller la foule en expliquant ce que Jésus a fait pour chacun de nous sur la croix.
Je ne sais pas pourquoi, à ce moment-là, précisément, j’ai eu un lourd fardeau qui s’est posé sur mon cœur.
Je ne les voyais pas, cachée derrière le castelet, mais j’imaginais toutes ces personnes perdues loin de Dieu. Je me suis mise à genoux, et j’ai commencé à pleurer en pensant à tous ces gens qui font le choix de rejeter Dieu et l’amour qu’Il a pour eux. J’ai pensé que je devais être particulièrement fatiguée pour me laisser aller ainsi à verser tant de larmes pour des inconnus, mais c’était plus fort que moi.
J’ai ensuite pensé à l’adversaire qui se réjouit de voir tant de cœurs se fermer ou rester indifférents au message d’espoir qui leur était annoncé, et qui essaie toujours d’empêcher l’annonce de l’Évangile.
J’ai commencé à être presque en colère en y pensant, et à frapper du poing sur le sol en murmurant le nom de Jésus, en proclamant que seul Lui avait la victoire dans la vie de ces personnes et que seul Lui avait l’autorité sur cette place où nous nous trouvions.
Soudain, alors que Philippe était au micro, j’ai entendu du bruit venir de la foule, et une voix d’homme en colère se rapprocher de la scène. Je n’ai rien vu, toujours derrière ce castelet, mais j’ai continué à taper du poing par terre, de plus en plus fort, toujours en proclamant le nom de Jésus. Je n’ai pas vu ce qui s’est passé, j’ai juste entendu peu après le calme revenir et Philippe continuer à proclamer le message du salut.
Ce n’est que le lendemain que j’ai vraiment compris ce qui s’était passé, alors que nous partagions en groupe nos vécus de la veille : alors que Philippe s’était avancé vers le micro, un homme agité s’est approché de la foule. Pierre et Timothée, deux autres campeurs qui ont l’avantage d’être grands :), l’ont vu arriver de loin, et ont commencé à se rapprocher vers lui, au cas où il déciderait de perturber cet instant.
Lorsque Philippe a commencé à parler de Jésus, cet homme a explosé de colère et s’est dirigé violemment vers Philippe à travers la foule, visiblement prêt à l’interrompre et peut-être même à le frapper. C’est là que Timothée s’est interposé entre lui et Philippe, et lui a demandé s’il avait un problème. Alors qu’il semblait prêt à frapper Timothée, soudainement cet homme s’est arrêté, a fait demi-tour en continuant à prononcer des insultes, et a disparu à travers la foule, aussi vite qu’il était venu.
C’est à ce moment précis que j’étais derrière le castelet, le poing contre le sol, à prononcer le nom de Jésus.
Ce qui est incroyable dans cette histoire, c’est que Philippe n’a absolument aucun souvenir de cet homme qui a failli se jeter sur lui.
Comme si Dieu avait aveuglé ses yeux pour qu’il ne soit pas déstabilisé et continue à prêcher la Bonne Nouvelle à cette foule réunie autour de nous.
Comme si Dieu avait utilisé mon cœur pour y placer ce fardeau des «âmes perdues», moi qui ne voyais rien non plus, et qu’Il écoute ma prière de proclamation pour démontrer à nouveau la puissance du nom de Jésus-Christ face aux puissances des ténèbres qui habitaient cet homme.
Comme si Pierre et Timothée avaient été, malgré eux, des sentinelles fidèles et disponibles pour être des outils vivants entre les mains du Dieu tout-puissant qui nous a protégés, particulièrement ce soir-là.
Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé dans le «monde invisible» ce soir-là, mais je crois pouvoir dire qu’encore une fois, Dieu a rappelé à Satan qu’Il est vainqueur à jamais.
Anne Herrenschmidt Kohler
Merci Anne pour ce témoignage… encourageant et motivant pour implorer le Seigneur d’ouvrir mon cœur et mettre du collyre sur mes yeux aux réalités spirituelles !