Imaginez la scène suivante : vous êtes sur la route des vacances, vous conduisez déjà depuis quelques heures, le soleil tape fort, vos passagers et vous-mêmes commencez à attendre avec impatience l’arrivée dans la jolie maison de vacances dénichée en ligne quelques semaines plus tôt.
Vous suivez religieusement les indications de votre GPS pour arriver à bon port, mais pour une raison inconnue, votre précieux guide décide soudainement de vous lâcher. Écran noir, pas moyen de le rallumer ! Pas d’autre moyen de se connecter pour retrouver votre chemin.
Il ne vous restait que quelques kilomètres à parcourir, mais vous n’avez aucune idée de la route à prendre.
Que faire ?
Option 1 : vous fouillez frénétiquement dans votre boîte à gants (mal rangée) pour voir si vous n’y retrouveriez pas une vieille carte Michelin datant de 1995. Je t’avais pourtant dit que ça pourrait toujours servir un jour, ne me dis pas que tu l’as jetée ??
Option 2 : vous apercevez un vieil homme assis au bord du chemin. Vous vous garez, sortez de votre véhicule et allez lui demander votre chemin. Bonjour ! Savez-vous où se trouve la villa des Oliviers ?
Option 3 : vous enragez et traitez votre GPS de tous les noms, votre équipage décide de se mutiner, l’ambiance tourne au vinaigre et vous décidez d’annuler vos congés et de rebrousser chemin. Tant pis, on passera les vacances à la maison.
Pour certains d’entre nous, l’option 2 sera la plus naturelle.
Pour d’autres, selon notre tempérament, notre personnalité, notre caractère, demander de l’aide sera la dernière chose que nous voudrions faire. Nous voulons plutôt trouver des solutions par nous-mêmes et ne surtout pas dépendre d’une autre personne, que ce soit par orgueil, timidité ou peur de déranger.
D’une certaine manière, prier, c’est reconnaître que nous ne voyons pas plus loin que le bout de notre nez, que nous n’avons pas toutes les réponses, et que nous avons désespérément besoin d’aide.
Prier, c’est reconnaître que nous ne sommes pas aux commandes de notre vie.
Prier, c’est une déclaration de dépendance face à la personne à qui nous nous adressons.
Avons-nous parfois peur de déranger Dieu ?
Ou bien sommes-nous intimidés par sa personne, redoutant sa colère ou son indifférence face à nos demandes ?
Ou encore, sommes-nous trop fiers pour admettre devant lui notre impuissance et notre insuffisance ?
Jésus ne dit pas, après cette phrase, que ça ne sert à rien de déranger Dieu avec nos demandes. C’est vrai ça, si Dieu sait déjà ce dont on a besoin, alors pourquoi le lui demander ?
Ce que Jésus dit juste après, c’est « Voici donc comment vous devez prier : Notre père qui es aux cieux !… » (et vous connaissez certainement la suite).
Jésus nous invite, face à nos besoins, à nous adresser à Dieu comme à un père. Un père à la fois glorieux et tout-puissant, à qui nous devons respect et honneur, et profondément aimant, ému par chaque détail de la vie de ses enfants.
Osons être dépendants de Dieu.
Approchons-nous de lui avec la confiance d’un petit enfant qui ne se soucie pas de savoir s’il va déranger son parent.
Même s’il sait déjà, même si nous lui avons déjà dit, même si nous n’utilisons pas forcément les bons mots, et même si nous ne comprenons pas pourquoi, Dieu se plaît à écouter nos prières et à y répondre de la meilleure manière, en nous façonnant toujours plus à sa ressemblance.
Anne Herrenschmidt Kohler