Le temps, c’est relatif.
Un quart d’heure de jeu passe toujours trop vite. Le temps avec nos amis a tendance à nous filer entre les doigts.
Attendre à la caisse d’un magasin étire le temps.
Ce qui est pénible parait toujours plus long que ce qui nous tient à cœur.
L’année dernière, un de mes couples d’amis très proches a failli perdre son bébé.
Très vite, une chaîne de prière a été mise en place : nous étions nombreux à nous relayer pour prier pour cet enfant, par tranche de 15 minutes. Nous ne nous connaissions pas forcément. Nous avions une connexion plus ou moins forte avec les parents. Nous étions éparpillés à travers la France, voire le monde. Et nous avons prié pour cet enfant continuellement pendant plusieurs jours. Dans une sorte de relai silencieux.
Très vite, je me suis rendu compte que prier 15 minutes était pour moi un défi. Peut-être est-ce le cas pour toi aussi ?
Comment ne pas rabâcher sans cesse les mêmes mots ? Comment rester concentré et ne pas papillonner ? Comment être dans une position d’attente de la volonté de Dieu sans chercher à lui forcer la main ?
Si tu es comme moi, voici quelques idées qui pourraient t’aider.
Prier en cercle
Je suis quelqu’un de visuel, alors, pour rester concentrée, j’ai opté pour prier en cercles concentriques.
J’ai prié pour l’enfant : pour son corps, les examens médicaux, son bien-être, pour qu’il soit en paix. J’ai aussi prié pour son avenir, si Dieu permettait qu’il reste en vie : pour sa foi future, sa croissance…
J’ai prié pour les parents : pour que la maman retrouve des forces après l’accouchement, pour du repos, pour que leur couple reste uni, pour leur foi, pour qu’ils soient en paix, pour que le papa arrive à s’organiser avec son travail…
J’ai prié pour l’équipe soignante : pour que les médecins puissent prendre les meilleures décisions, pour que les infirmières soient attentives, pour que les équipes puissent avoir un repos réparateur après leur garde, pour leur famille. J’ai prié pour que les soignants soient touchés par l’attitude des parents et par leur foi.
J’ai prié pour la famille plus éloignée : pour qu’ils puissent se mobiliser pour venir en aide, pour qu’eux aussi puissent grandir dans leur foi au travers de ces circonstances.
J’ai prié pour leur Église.
J’ai prié aussi pour les personnes qui priaient pour cet enfant.
Prier avec 4 mots
Les jours passant, j’ai éprouvé le besoin de varier mes prières. Sur le fond, rien ne changeait. Je continuer de prier pour cet enfant et sa famille. J’ai prié avec 4 mots-clés.
Le premier mot, c’est bravo : il exprime ma louange à Dieu. Aussi étrange que cela puisse paraître de louer Dieu en pareille circonstance, la Bible nous y invite — et nous le demande même. J’ai loué Dieu pour qui il est : le Dieu de la vie, un Dieu bon et plein de grâce.
Le deuxième mot, merci, m’encourage à mettre en avant ce que Dieu a déjà accompli. Je l’ai remercié pour chaque jour de plus accordé à cet enfant, chaque avancée nouvelle. Je l’ai remercié pour l’exemple de foi que les parents de cet enfant ont été et sont pour moi.
Ensuite, le mot pardon m’a aidé à prendre conscience que bien souvent j’attends uniquement de Dieu qu’il pourvoie à mes besoins et à ceux de mes proches de la manière qui me convient. Je dois saisir toujours à nouveau qu’il est le seul qui sache vraiment ce dont j’ai besoin et ce qu’il convient de donner ou non.
Pour finir, avec le 4e mot, s’il-te-plait, j’ai déposé mes demandes. Celles-ci arrivent en dernier dans ma prière : ainsi, elles sont façonnées par les trois autres mots. Je demande différemment après m’être souvenu que Dieu est bon, sage, parfait. Après l’avoir remercié pour les dons qu’il accorde, après lui avoir demandé pardon pour mon manque d’amour à son égard.
Prier en reconnaissant mes limites
La Bible nous rappelle sans détour que « nous ne savons pas prier comme il faut » (Romains 8.26).
Heureusement, elle ne nous laisse pas seuls face à ce constat. Elle nous assure que l’Esprit de Dieu nous vient en aide : quel réconfort !
Certains jours, mes prières ont été très répétitives. D’autres fois, empruntes de lassitude ou de colère.
La chaîne de prière a continué avec nos faiblesses et nos imperfections et, notre Dieu parfait est intervenu pour guérir cet enfant. Petit à petit, les nouvelles ont été rassurantes et l’enfant a pu sortir de l’hôpital. La chaîne de prière a cessé, même si évidemment plusieurs d’entre nous continuent de prier pour cet enfant alors qu’il grandit.
(Article à suivre…)
Miryam Lott